Nicolas Sarkozy devant l’avenir de la France : les jeunes

Par Camila CAMPUSANO

 

Un meeting entièrement consacré aux jeunes.  Sous une façade d’espoirs, une lecture entre les lignes ternit le tableau. Le 31 mars, le discours de Nicolas Sarkozy se voulait plein d’encouragements pour ceux qui vont construire l’avenir de l’avenir de la France.

 

« Je vous en supplie, faites quelque chose de votre vie ; faites quelque chose qui vous justifie, parce que ce serait trop bête à la fin que tant soient morts et que vous viviez sans rien faire de votre vie. » une dédicace du président aux jeunes tirée d’une lettre d’une résistante qui a survécu à Auschwitz.

 

Pour que les jeunes puissent faire quelque chose de leur vie, Nicolas Sarkozy propose une caution de l’Etat. Objectif : faire tomber des barrières. « Je veux que la société se porte caution pour une jeunesse qui veut étudier, qui veut travailler, qui veut conquérir sa place dans la société, qui veut prendre en main sa vie d’adulte ! » Cela ressemble beaucoup à la loi déjà mise en place par Nicolas Sarkozy : les prêts Oséo. Ces prêts étudiants sont garantis par l’Etat pour des étudiants sans parents solvables. Derrière cette déclaration, une envie de pousser davantage l’initiative avec la banque de la jeunesse ”pour porter les projets de jeunes Français”.

 

Découvrir le monde, voici un autre voeu du président-candidat. Une opportunité et non une obligation par manque de perspective en France. C’est oublier que parcourir les contrées éloignées nécessite un certain budget. Même le bénévolat dans les ONG est payant. En fin de compte, ce message ne peut se destiner qu’aux plus chanceux. Nicolas Sarkozy connait son électorat.

 

Le candidat de l’UMP a rappelé son engagement sur l’alternance. Au-delà de 250 salariés, une obligation d’engager 5% d’apprentis. Entreprises, assurances et administrations publiques seraient soumises à ce régime. Les bénéfices de l’apprentissage font relativement l’unanimité. Pourtant, il n’y a pas que du positif. Ces jeunes pourraient devenir une main d’œuvre moins chère qui prendrait la place d’employés potentiels. Autrement dit, les rangs du chômage grossiraient davantage. Dur dur de trouver une recette miracle au problème de l’emploi.

 

« Je n’ai pas peur de l’autonomie des universités ! » Jolie formule mais floue. Veut-il parler de privatisations ? De conformité aux exigences des entreprises, comme le voudrait le Medef ? Difficile à dire. Le président-candidat évoque tout de même les classements internationaux. Il s’agit donc de compétitivité. On peut alors légitimement se demander s’il considère que les universités doivent mettre la priorité sur ce qui est valorisé dans ces classements : la réputation des chercheurs-enseignants, celle des recruteurs à la sortie des études et les prix obtenus par la recherche. Cela signifie plus d’intérêt pour la recherche que pour l’enseignement. Les mieux notées sont les universités anglo-saxones. A chacun de voir si le modèle d’outre-Atlantique notamment est ce qu’il veut voir en France.

 

Un petit mot dans la conclusion pour les « révolutions arabes ». Une façon de dire aux jeunes de se prendre en main. Un message de révolte pour une jeunesse qui ne manque pas de raisons de se révolter.

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