L’immigration : quelle place dans la campagne ?

Par Renaud Toffier

 

L’affaire Mohamed Merah aura relancé les débats sur l’accueil des étrangers, et sur les “dangers” de l’immigration que pointe du doigt Marine Le Pen. Mais le sujet est-il primordial pour les électeurs français ? Ou simplement secondaire ?

 

Dans une étude réalisée en mars 2012 par OpinionWay, les chiffres sont flagrants, l’immigration est loin d’être un sujet de premier plan pour les Français.

 

 

L’immigration serait donc la 7ème préoccupation des électeurs ! Poussons plus loin l’analyse. L’infographie permet de lier les thèmes choisis (les sondés pouvaient en choisir trois) avec la proximité partisane.


La surprise est relative, les trois quarts des sondés se réclamant du FN ont choisi l’immigration comme enjeu n°1 de la campagne !


A noter, à l’inverse, que seulement 4% des sympathisants socialistes s’intéressent à l’immigration ! De quoi rassurer François Hollande quant au flou qui entoure son programme sur ce point. Enfin, le chiffre de 16% pour les partisans de l’extrême gauche est assez élevé en soi, puisqu’il est supérieur aux proches du PS, des Verts ou du Modem, ce qui est un élement explicatif  des “passerelles électorales” qui existent entre l’extrême gauche et l’extrême droite en France.

 

Depuis ce tableau récapitulatif, il faut rappeler une chose. La préoccupation première des Français concerne… l’argent, et c’est bien légitime. Les trois premières places sont occupées par l’Emploi, la Protection Sociale, et le Pouvoir d’Achat. Autrement dit, la question primordiale est : quel candidat nous permettra de nous en sortir un peu mieux ?

 

 

La réponse à cette question est encore incertaine. D’autant que la succession des dernières polémiques n’étaient absolument pas en rapport avec les préoccupations des Français. Le Halal, la taxe sur les très haut revenus proposée par F. Hollande, “combien de Mohamed Merah dans les bateaux?” (M. Le Pen) , les “musulmans d’apparence” (N. Sarkozy)… tous ces incidents médiatico-politiques ajoutés aux querelles inter-candidats n’ont laissé qu’une mince place aux sujets essentiels que devraient soulever la campagne.


Que les “petits” candidats jouent la carte de la polémique, cela peut se comprendre. L’objectif étant pour eux avant tout de faire parler de soi. Nicolas Sarkozy et François Hollande, en large tête dans les sondages, devraient se placer au dessus des polémiques et s’adresser directement aux Français en proposant chaque jour des solutions pour l’emploi ou le pouvoir d’achat.

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